A la belle étoile, 2007

1 vidéoprojecteur HD, système sonore, 1 bande vidéo Bétacam Numérique HD, diffusée sous forme de fichier numérique HD, 16/9, couleur, son stéréo,
6 min 39 sec


« I'm not really interested in unrealized work. I want people to take part in my creation, and if they can't, I feel I have failed. »[1] Pipilotti Rist
A la belle étoile est une installation projetée au sol invitant le public à pénétrer un espace de méditation imaginé par Pipilotti Rist. L'œuvre a été réalisée à l’occasion du trentième anniversaire du Centre Georges Pompidou à Paris en 2007. L’œuvre, projetée sa version originelle sur la Piazza du Centre Pompidou, était visible sur plusieurs niveaux : au sol, et aussi dans son ensemble depuis les étages qui surplombent la projection. Le gigantisme de la projection englobe les spectateurs dans des images surréalistes.
Les thématiques majeures des vidéos de Pipilotti Rist sont la différence des sexes, l'identité, la féminité; sans pour autant revendiquer un message féministe clair: « I am grateful for feminism. But women did it once so I don't have to go back to what they did"[2]. Elle porte un grand intérêt à la culture du divertissement et plus particulièrement à la télévision qu'elle considère comme la pierre angulaire de la culture populaire. Parmi ses influences elle cite notamment Nam June Paik: « Paik's work and mine have in common that we both try to draw the viewer inside it. At first you look at the box, at the screen or projection, but when you concentrate on the sequences you feel as if you're inside the box, behind the glass, within the wall. You forget everything around you and concentrate completely on the box: you're swallowed. »[3]
A la belle étoile concrétise cette idée en invitant le visiteur au cœur même de l'image, le faisant déambuler dans des environnements étranges. La séquence emporte les personnages (Chris et Ewelina) ainsi que les spectateurs dans la nature, le cosmos et l'urbain. Par un jeu de mise en abîme des images le spectateur plonge dans la bouche d'Ewelina et se retrouve emportée par une coulée de lave. Les prises de vue en plongée et contre-plongée créent une confusion des perspectives et des échelles et donnent au spectateur une impression d'apesanteur, de flottement. Ce sentiment de légèreté est renforcé par la technique de « seagull camerastyle » (caméra planant comme une mouette) et par la bande sonore composée par l'artiste. Rist souhaite que le spectateur atteigne un état de flottement au sein duquel de nombreuses autres choses semblent possibles.
Diane-Sophie Girin

[1] Hans Ulrich Obrist in conversation with Pipilotti Rist, in Pipilotti Rist, Phaidon, 2001 [2] Idem [3] Idem